Fragment du « Grand rideau », tenture de la nef du sacre de Charles X

France, Manufacture non identifiée. Fragment du « Grand rideau », tenture de la nef du sacre de Charles X, 1825. Tapisserie de laine. H. 0,515 m x L. 1,66 m. Inv. 014.1.2
Etiquette manuscrite fixée par une cordelette : "un des fragments du grand rideau, tenture de la nef (cathédrale de Reims) qui furent distribués aux principaux témoins après le sacre de Charles X, mai 1825. / Antoine Dupré-Lafon"

La cérémonie somptueuse, dont les préparatifs avaient débuté dès novembre 1824, eut lieu le 29 mai 1825. Une grande tenture, surnommée « le Grand Rideau » habillait notamment la nef. On la voit représentée en haut à droite du grand tableau du baron Gérard, conservé au Musée national du Château de Versailles, Le Sacre de Charles X, commémorant l’événement. Ce fragment qui en provient, bordé tardivement d'une laine en deux couleurs, ocre et marron, est en laine bleue, parsemée de fleurs de lys rouge. Il est entré dans les collections de la Maison de Chateaubriand, grâce à la générosité de M. Dupré-Lafon.

De nombreuses personnalités, dont Lamartine et Hugo, assistèrent au sacre. Chateaubriand, qui l’avait souhaité ardemment, ne fut pas dupe lorsqu’il s’agenouilla devant le nouveau monarque. « Le sacre actuel sera la représentation d’un sacre, non un sacre […] A qui cette parade pourrait-elle faire illusion ? Je n’aurais voulu aujourd’hui aucune pompe : le Roi à cheval, l’église nue, ornée seulement de ses vieilles voûtes et de ses vieux tombeaux […] », écrit-il dans ses Mémoires, et plus loin, « Charles X […] se souvient-il qu’il a vu Louis XVI recevoir l’onction aux mêmes lieux où il va la recevoir à son tour ? Croira-t-il qu’un sacre mette à l’abri du malheur ? Il n’y a plus de main assez vertueuse pour guérir les écrouelles, plus de sainte ampoule assez salutaire pour rendre les rois inviolables ».