Cette sculpture s’inspire des Martyrs, que Chateaubriand publia en 1809.

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Maindron, Hippolyte (1801-1884) Velléda. Première moitié du XIXsiècle. Terre cuite. 44 x 15,5 x 17 cm. Inv.  S 986 3


 Velléda, druidesse gauloise qui depuis les profondeurs de la forêt armoricaine conduit une insurrection contre l’empereur Dioclétien, est arrêtée par Eudore , officier chrétien d’origine grecque, chargé de réprimer cette révolte. Celui-ci la retient prisonnière en son château pour la libérer une fois la paix revenue. C’est au cours de cette captivité que Velléda s’éprend de son geôlier qui finit par céder à ses avances. Accusé par les Gaulois d’avoir outragé la jeune femme, Eudore est menacé d’être massacré ; pour sauver celui qu’elle aime, Velléda avoue son inconduite et se tranche la gorge avec sa serpe d’or. Appuyée contre le tronc d’un arbre, Velléda est représentée telle que Chateaubriand la décrit dans les Martyrs :
« Sa taille était haute ; une tunique noire, courte et sans manches, servait à peine de voile à sa nudité. Elle portait une faucille d’or suspendue à une ceinture d’airain, et elle était couronnée d’une branche de chêne. La blancheur de ses bras et de son teint, ses yeux bleus, ses lèvres de rose, ses long s cheveux blonds, qui flottaient épars, annonçaient la fille des Gaulois, et contrastaient, par leur douceur, avec sa démarche fière et sauvage. Elle chantait d’une voix mélodieuse des paroles terribles, et son sein découvert s’abaissait et s’élevait comme l’ écume des flots » (les Martyrs, livre IX).

Une version en plâtre fut exposée au Salon de 1839 ; devant l’enthousiasme du public, Maindron réalisa un modèle en marbre présenté au Salon de 1844. Achetée par l’État, cette sculpture est exposée au Jardin du Luxembourg. Symbole de la statuaire romantique, Velléda marque un tournant dans l’œuvre d’Hippolyte Maindron, à qui elle apporta le début du succès.

VOIR AUSSI : Maindron, Hippolyte. Velléda.bronzeMaindron, Hippolyte. Velléda.bronze

Bibliographie :
- Chateaubriand, Les Martyrs, 1809

Œuvres en rapport :
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André Charles Voillenot, Velléda, huile sur toile (Rennes, musée des beaux-arts, D 869.1.1)

- Jean-Baptiste Camille Corot, Velléda, huile sur toile (Paris, musée du Louvre département des Peintures, RF 1640)
- Jules Eugène Lenepveu, Velléda, effet de lune, huile sur toile (Quimper, musée des Beaux-Arts, Inv.93-8)
- Alexandre Cabanel, Velléda, huile sur toile (Montpellier, Musée Fabre, inv. 868.1.8)
- François Lepère, Velléda, terre cuite (Paris ; musée d'Orsay ,RF 3087)
- Laurent-Honoré Marqueste,Velléda, marbre (Toulouse, musée des Augustins, 2004.1.431)