Un rare et précieux éventail romantique orné d’une scène d’Atala, l’un des plus célèbres romans de Chateaubriand, entre dans les collections.
Une nouvelle acquisition qui ne manque pas d’air !
Les collections de la maison de Chateaubriand viennent de s’enrichir d’un très rare éventail d’époque romantique, inspiré d’Atala, premier roman à succès de Chateaubriand publié en 1801.
Éventail orné d’une scène représentant Les Adieux de Chactas à Lopez, vers 1810-1820, papier, bois, pigments
Maison de Chateaubriand, inv. 2024.3.1
© CD92/MDC
S’ouvrant sur quinze brins en bois naturel découpés de motifs végétaux et incrustés de paillettes d’acier, la feuille de l’éventail présente sur sa face principale un précieux décor en partie estampé, rehaussé de gouache et d’or.
Reprenant une estampe – existante dans les collections de la maison de Chateaubriand (GE.961.24) – destinée à illustrer le roman, la scène se déroule au milieu d’un paysage lacustre que des colonnes et une pyramide situent dans une contrée lointaine. Un genou à terre, Chactas, jeune Indien identifiable à son pagne, son arc et son carquois, se tient la tête de désolation. Face à lui se trouve Lopez, richement vêtu à l’européenne, les mains jointes en signe d’imploration. Cette action poignante illustre les adieux de Chactas, désireux de retourner vivre dans le désert, à son père adoptif qui tente en vain de le retenir : « […] “Ô mon père ! tu le vois toi-même : je meurs si je ne reprends la vie de l’Indien”. Lopez, frappé d’étonnement, […] voyant que j’étais résolu à tout entreprendre, fondant en pleurs et me serrant dans ses bras : “Va, s’écria-t-il, enfant de la nature ! reprends cette indépendance de l’homme, que Lopez ne te veut point ravir” ».
Les adieux de Chactas à Lopès, graveur anonyme, Boulard, marchand d’estampes, s.d., aquatinte et eau-forte sur papier vélin
Maison de Chateaubriand, inv. GE.961.24
© CD92/MDC
Cette représentation inédite d’une scène d’Atala sur un éventail romantique, dont très peu ont été conservés en raison de leur extrême fragilité, contribue à la rareté et à la préciosité de l’objet. Le public pourra l’admirer à la maison de Chateaubriand à partir de l’automne 2024 à l’occasion de la prochaine exposition temporaire, consacrée à Atala.