Du 16 au 24 mai 2017
Théâtre, films, concert et conférences au rendez-vous de cette biennale littéraire consacrée à la grande figure de Johan Wolfgang von Goethe (1749-1832).
En partenariat avec le Goethe Institut de Paris, l’Espace Andrée Chédid d’Issy-les-Moulineaux, le cinéma Le Rex de Châtenay-Malabry, le Festival du Val d’Aulnay, la Maison des écrivains et de la littérature.
Programme
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Mardi 16 mai 2017 : ouverture
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 17h00 : Intermède théâtral
La rencontre de Napoléon et Goethe (création originale), intermède écrit par Philippe Lamarque, rédacteur en chef de la Revue Napoléon, interprété par des comédiens du Studio Théâtre d’Asnières sous la direction d’Hervé van der Meulen
Philippe Lamarque, maître ès-Jeux floraux, est correspondant de l’Académie des sciences d’outremer, docteur en théologie, docteur en droit, docteur en histoire et philologie, lauréat du prix d’Académie de l’Académie française, lauréat du prix Texier de l’Académie des sciences morales et politiques.
• 19h00 : Conférence
« Un ‟ être collectif ” nommé Goethe », par Edoardo Costadura, professeur à l’Université Friedrich Schiller d’Iéna
En partenariat avec le Goethe Institut
Le 17 février 1832, quelques mois avant de mourir, Goethe reçoit la visite de son ami Frédéric Soret, minéralogiste genevois et précepteur du prince héritier de Saxe-Weimar, Carl Alexander. Au cours de la conversation – qui porte notamment sur le comte de Mirabeau, auquel l’oncle de Soret avait consacré des Souvenirs – Goethe est amené à réfléchir sur la nature protéiforme du génie et, partant, sur sa propre nature. C’est à cette occasion qu’il a ce mot étonnant : « Mon œuvre est celle d’un être collectif et elle porte le nom de Goethe. » À partir de cette image du génie comme « être collectif », la conférence tentera de donner un aperçu de l’œuvre et de la vie de celui qui fut, entre autres choses, l’auteur du Faust. On puisera notamment dans la multitude de témoignages qui ont été recueillis sur ce personnage hors-norme, en veillant à « ne point se perdre dans la variété de ce fantastique Goethe » (Paul Valéry en 1932).
Ancien élève de l’École normale supérieure, Edoardo Costadura a été professeur de Littératures comparées à l’Université Rennes 2 ; depuis 2011, il est professeur de Philologie romane à l’Université d’Iéna (Allemagne). Parmi ses livres, D’un classicisme à l’autre (Paris, 1999), Der Edelmann am Schreibpult (Tübingen, 2006). Ses travaux les plus récents portent sur le Romantisme italien et français (notamment sur Chateaubriand), sur Tomasi di Lampedusa et sur la réception de Dante en Allemagne (Dante ein offenes Buch, en collaboration avec Karl Philipp Ellerbrock, Berlin, 2015).
Mercredi 17 mai 2017
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 15h00 : Film
Projection du film Faust, une légende allemande, réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau (Allemagne, 1926), avec Gösta Ekman, Emil Jannings, Camilla Horn, Yvette Guilbert, William Dieterle…
Film en version originale sous-titrée
Projection précédée d’une présentation par Laura Laufer, critique de cinéma, chargée de cours au département cinéma de l'Université de Bordeaux III, et par Marc Emmerich, doctorant à l'Université Friedrich Schiller d'Iéna
La lutte de la lumière et de l’ombre ne s’est jamais imposée avec autant de force que dans le cinéma de Murnau et d’abord dans son Faust. Le premier scénario du film écrit par Hans Kyser s’inspirait librement de Goethe. Murnau procédera lui-même à une réécriture de ce scénario en accentuant les détails romantiques. Son cinéma hérite du romantisme par ses qualités plastiques (picturales, architecturales…) et ses thèmes (la mort, l’amour, le destin, la souffrance, la nature, le voyage imaginaire…). Sous le signe de la métaphysique, Faust de Murnau incarne, au cinéma, l’apogée du clair-obscur dans le combat que se livrent les forces du Bien et du Mal, là où l’homme sur terre est condamné à vivre un Enfer. Murnau, figure maîtresse du cinéma expressionniste allemand (Nosferatu), est pourtant le moins expressionniste parmi les cinéastes de cette école : ses décors lui appartiennent, mais la subtilité des émotions et leur profondeur s’en éloignent. L’œuvre de Murnau eut une influence considérable sur le cinéma mondial et son art, en vérité, est universel.
• 18h00 : Conférence
« De l’Allemagne, de Mme de Staël », par Gérard Gengembre, professeur émérite des Universités
De l’Allemagne ne se veut ni un récit de voyage, ni une suite de conversations avec des intellectuels et artistes germaniques, ni une introspection, ni une projection de soi, ni même une pure description factuelle de l’état des choses allemandes, mais un travail « philosophique » systématique, une réflexion élaborée sur les différences et leur sens. Outre l’ampleur du tableau, outre la qualité des analyses particulières, un tel livre répond à une question fondamentale : quel est l’apport des Allemands à l’ère nouvelle ? La réponse est claire : ils démontrent les vertus de l’enthousiasme, son influence sur les lumières et sur le bonheur.
Professeur émérite des universités, Gérard Gengembre a coédité avec Jean Goldzink De la littérature de Mme de Staël (Garnier-Flammarion, 1991). Sur De l’Allemagne, il a notamment écrit, avec Jean Goldzink, « De 1800 à 1810 : évolution ou révolution ? (De la littérature et De l’Allemagne) » (dans Deutschlandbilder aus Coppet : Zweihundert Jahre De l’Allemagne von Madame de Staël, Hildsheim, Georg Olms AG Verlag, 2015).
• 19h30 : Conférence
« Goethe, Claire de Duras et Alexandre de Humboldt », par Marie-Bénédicte Diethelm, historienne de la littérature, éditrice
Les relations épistolaires entretenues par Goethe et Mme de Duras constituent une étape modeste et peu connue du dialogue entretenu par l’Allemagne et la France, à un moment particulier qui se situe entre De l’Allemagne de Mme de Staël et la traduction de Faust par Nerval. Dans une Europe physiquement et intellectuellement redessinée par la Révolution française et les conquêtes napoléoniennes, les liens de Goethe, père de Werther, avec Claire de Duras, auteur d’Ourika et d’Édouard, content l’histoire d’un rapprochement inattendu entre « culture et civilisation », dont le grand voyageur Alexandre de Humboldt, étroitement lié à l’un comme à l’autre, figure l’Hermès messager.
Spécialiste de Balzac et de Chateaubriand, Marie-Bénédicte Diethelm est notamment l’éditrice des romans inédits de Mme de Duras : Olivier ou le Secret (dans Ourika, Édouard et Olivier ou le Secret, préface de Marc Fumaroli, Gallimard, « Folio classique », 2007), Mémoires de Sophie, suivi de Amélie et Pauline. Romans d’émigration (Manucius, 2011), et des Lettres à Claire de Duras (1814-1828) d’Alexandre de Humboldt (préface de Marc Fumaroli, Manucius, 2016).
Jeudi 18 mai 2017
Lieu : Cinéma Le Rex, 364 avenue de la Division Leclerc, Châtenay-Malabry
• 18h30 : Conférence
« Sur le Faust romantique des Français », par Lieven D’hulst, professeur à l’Université de Leuven
Le propos sera axé sur les traductions françaises du chef-d’œuvre de Goethe et plus précisément sur les quatre versions différentes procurées par Gérard de Nerval, le traducteur romantique par excellence de Faust (de 1828 à 1850). Il s’agira de rendre compte des visées poétiques du traducteur, de sa lecture très personnelle de l’œuvre originale et de l’extraordinaire richesse de ses interprétations lyriques, dont plusieurs ont été reprises par Berlioz dans la Damnation de Faust (1846). La traduction nervalienne demeure à ce jour la version française la plus populaire de Faust.
Lieven D’hulst est docteur en philologie romane (KU Leuven, 1982) et professeur à la même Université depuis 2000, où il dirige le groupe de recherche « Traduction et transfert interculturel ». Spécialiste de littérature comparée et d’histoire de la traduction, il est l’auteur ou l’éditeur d’une vingtaine d’ouvrages, dont une édition critique du Faust de Nerval parue chez Fayard en 2002. Il a également codirigé le premier tome de la nouvelle Histoire des traductions en langue française. 19e siècle (Verdier 2012). En 2014, il a fait paraître auprès de Classiques Garnier des Essais d’histoire de la traduction. Avatars de Janus. Il est membre du comité éditorial de plusieurs revues internationales. Il est également membre de l’Academia Europaea (Cambridge).
• 20h30 : Projection et rencontre
Autour du film Faust, d’Alexandre Sokourov (2011), Lion d’or de la Mostra de Venise en 2012
Film en version originale sous-titrée
En partenariat avec le Cinéma Le Rex
Vendredi 19 mai 2017
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 19h00 : Conférence
« Chateaubriand et Goethe », par Marc Fumaroli, de l’Académie française
(la conférence sera lue par Bernard Degout)
« Dans ses Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand s’est flatté, traversant Weimar en 1821, de n’avoir pas voulu faire halte ni voir Goethe. Comment s’explique cette impolitesse par abstention, qui eût été impensable, au sein de la République des Lettres, un demi-siècle plus tôt ? »
• 20h30 : Spectacle
Représentation de Faust (première partie), par la Compagnie 55
Faust, premier spectacle de la Compagnie 55, est une variation « seul en scène » autour de cette figure de la littérature universelle. La pièce met en jeu le journal de bord des répétitions d’un jeune acteur qui, suite à des restrictions budgétaires, se retrouve seul pour interpréter les 180 personnages de la pièce.
La Compagnie 55 a été fondée en juillet 2013 autour de sa première création, Faust, récompensée par le grand prix du Festival Passe-Portes à l’île de Ré en juin 2013. Elle est dirigée par Élie Triffault, acteur, auteur, metteur en scène et réalisateur formé au conservatoire d’Orléans puis au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de Paris (CNSAD). Elle défend et porte un théâtre d’art total, où le montage des textes et des images, la superposition des époques et des personnages créent un univers moderne et radical.
Autre représentation : dimanche 21 mai à 18h30
Samedi 20 mai 2017
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 16h30 : Conférence philosophique
« La querelle du panthéisme », par Ariel Suhamy, maître de conférences au Collège de France
En partenariat avec l’espace Andrée Chédid d’Issy-les-Moulineaux
« Un coup de tonnerre dans un ciel bleu », a dit Hegel de la querelle du panthéisme qui éclate à la fin du XVIIIe siècle et met en crise l’âge des Lumières. Une crise qui met aux prises les plus grands esprits du temps et qui débouche sur une nouvelle ère : le romantisme. À l’origine de cette crise, deux noms : celui d’un poète, le jeune Goethe, dont le provocant Prométhée déclenche le conflit ;et celui d’un philosophe mort depuis un siècle, vilipendé tout au long du XVIIIe, et qui se voit soudain réévalué, sinon sanctifié : Spinoza.
Ariel Suhamy est historien de la philosophie et a publié plusieurs livres sur Spinoza. Dernier ouvrage paru : Godescalc, le moine du destin, ou le procès de la prédestination de Charlemagne à Spinoza, Alma, 2016.
• 18h00 : Spectacle
« Françoise et Jojo » : correspondance imaginaire entre Chateaubriand et Goethe, par la Compagnie 55
Se rencontrer ? Ils ont eu 40 ans pour le faire. Pourtant, l’Histoire ne soulève aucun lien (appel, soutien, correspondance) entre les deux génies. Ce ne peut être qu’une illusion. Force est de constater, en étudiant les deux profils, que Chateaubriand, monument précurseur du romantisme, et Goethe, héritier de la grande Nature, auraient difficilement voulu se supporter. Du moins, c’est ce que j’aime à imaginer.
Françoise et Jojo, eux, se rencontrent tous les jours. À la maison d’édition. Françoise travaille sur la conception des ouvrages, Jojo en est le directeur. Ce matin, ils sont réunis en urgence, au milieu d’une vingtaine d’autres employés de la maison, à donner leurs impressions sur la maquette : Correspondance Goethe/Chateaubriand, énième publication de l’œuvre. Jojo veut aller vite. Françoise, quant à elle, tient à remettre en question l’entièreté du projet. Sans le savoir, Françoise et Jojo vont incarner, thème après thème, page après page, Chateaubriand et Goethe. Dans la bibliothèque, nous n’assistons plus alors à une démonstration didactique mais à une réelle correspondance fictive entre deux génies que tout oppose.
Autres représentations : samedi 20 mai à 20h00, 20h30 et 21h00 et dimanche 21 mai à 15h00, 15h30 et 16h00
• 19h00 : Banquet philosophique (réservé aux participants à la conférence de 16h30)
• 20h00 : ouverture de la Nuit des musées
« Françoise et Jojo » : correspondance imaginaire entre Chateaubriand et Goethe, par la Compagnie 55
Autres représentations : samedi 20 mai à 18h00 et 18h30 et dimanche 21 mai à 15h00, 15h30 et 16h00
• 22h00 : Projection vidéo dans le parc
« Trois degrés sous zéro » : projection vidéo sur la thématique de l’Enfer (Faust, Dante et la figure du diable) et déambulation dans le parc, par la Compagnie 55
« Au milieu du chemin de notre vie / Je me retrouvai par une forêt obscure ». Ce sont ces mots de Dante, extraits de la Divine Comédie, qui nous appellent à entrer dans le septième cercle. Celui de l’image. De la force de l’image. De son omniprésence aussi. Et de la bestialité rendue image. Par l’homme. Et par la grande nature, ici projetées en vestiges du temps sur trois écrans (correspondant aux trois espèces étudiées dans le cercle), trois grandes feuilles blanches suspendues aux branches du grand arbre.
Cette succession de courts extraits de films réalisés par Élie Triffault et Laurent Fontaine sera ponctuée par la possibilité d’écoute de plusieurs interviews sonores réalisées sur ce thème : « Pour vous, qu’est-ce que l’Enfer ? » (extraits d’un reportage sonore réalisé par Élie Triffault)
Goethe et Chateaubriand, à peine sortis de leur correspondance, proposeront aux spectateurs d’écouter ces extraits à l’aide de casques audio, et déambuleront dans le parc, comme Virgile guidant ses hôtes. L’image en un lieu, le son en un autre, ou les deux ensemble. Les spectateurs auront le choix, comme Dante, de prendre un chemin ou un autre.
Dimanche 21 mai 2017
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 15h00 : Spectacle
« Françoise et Jojo » : correspondance imaginaire entre Chateaubriand et Goethe, par la Compagnie 55
Autres représentations : samedi 20 mai à 18h00 et 18h30 et samedi 20 mai à 20h00, 20h30 et 21h00
• 16h00 : Concert
Goethe et l’Italie : Concert du Festival du Val d’Aulnay, dans le cadre de l’Insomnie des Muses
Avec Marion Tassou, soprano ; Valeria Kafelnikov, harpe
Œuvres de Schubert, Strauss, Granados, De Falla...
Deux artistes complices et charismatiques au service de la littérature des mélodies et lieder. Cet art, emblématique de la période romantique, mêle les plus belles poésies européennes aux harmonies intenses et sublimes du siècle de Chateaubriand.
Ce programme évoque notamment les relations que Goethe entretient avec l’Italie : c’est dans ce pays que le poète situe son roman Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister ; on y trouve l’énigmatique personnage de Mignon, jeune fille née sur le lac Majeur, presque une enfant, ingénue et vive, dont l’origine est marquée par le secret. Cette figure a fasciné de nombreux artistes et notamment Schubert, qui y consacre de nombreux lieder.
Avec ce roman, l’Italie devient dans l’imaginaire occidental le pays par excellence des années de formation, le pays du désir, celui dont on rêve et dont on se languit.
Magnifiquement adaptés par la harpe dans un alliage inédit, ces joyaux acquièrent une transparence et une pureté nouvelles, sublimant une époque mêlant les idéaux, la nature, les révoltes et l’amour dans un tourbillon d’émotions musicales.
• 18h30 : Spectacle
Représentation de Faust (première partie), par la Compagnie 55
(voir le descriptif à la date du 19 mai, 20h30)
Autre représentation : vendredi 19 mai à 20h30
Lundi 22 mai 2017
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 11h00 et 14h00 : Spectacle (représentations à destination des scolaires)
Représentation de Faust (première partie), par la Compagnie 55
(voir le descriptif à la date du 19 mai, 20h30)
Mardi 23 mai 2017
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 18h00 : Conférence
« Ossian entre Werther et Chateaubriand », par Bernard Degout, directeur de la maison de Chateaubriand
La « traduction » de l’œuvre d’Ossian, barde légendaire du IIIe siècle, par Macpherson puis par Smith a suscité, à partir des années 1760, un immense engouement dans l’Europe entière ; son retentissement s’est encore accru après que Napoléon choisit Ossian « comme Alexandre a choisi Homère pour son poète ».
En suivant le fil qui va de Werther, où figurait la première traduction presque entière des Chants de Selma, aux Mélanges de littérature et de poésie dans lesquels Chateaubriand publia en 1828 trois traductions d’Ossian faites en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, on s’intéressera à la façon bien particulière dont Chateaubriand a tout à la fois renié et continué d’apprécier les œuvres (Ossian, Werther) qui avaient enchanté sa jeunesse.
Bernard Degout, directeur de la maison de Chateaubriand (parc départemental de la Vallée-aux-Loups), a publié de nombreux travaux sur Hugo et sur Chateaubriand et, dernièrement, Je ne suis plus que le temps : essai sur Chateaubriand (Fayard, 2015).
• 19h30 : Conférence
« Hugo et Goethe », par Jean-Marc Hovasse, Directeur de recherche au CNRS
Goethe est contemporain de Victor Hugo pendant les trente dernières années de sa vie. Il lit et commente quelques-unes de ses œuvres, depuis certaines odes jusqu’à Notre-Dame de Paris. Victor Hugo à son tour portera divers jugements sur Goethe, dans ses conversations privées comme dans ses œuvres publiées. De part et d’autre, les critiques l’emportent nettement, mais leur rencontre manquée reste riche d’enseignements sur l’histoire (et la politique) du romantisme européen.
Directeur de recherche au CNRS, à l’Institut des Textes et manuscrits modernes (ITEM CNRS ENS Paris) où il est responsable de l’équipe « Autobiographie et correspondances », Jean-Marc Hovasse écrit la biographie de Victor Hugo (Avant l’exil, 1802-1851 et Pendant l’exil I, 1851-1864, Fayard, 2001 et 2008), dont il prépare le troisième et dernier tome. Il a aussi dirigé trois recueils collectifs consacrés à l’épistolaire et deux expositions à Besançon sur Victor Hugo. Auteur d’une dizaine de préfaces et d’une cinquantaine d’articles, il a réédité, seul ou en collaboration avec Guy Rosa, plusieurs œuvres de Victor Hugo (Les Châtiments, Napoléon le Petit, Histoire d’un crime) et préfacé la dernière réédition en langue anglaise de Notre-Dame de Paris (The Hunchback of Notre-Dame, New York, Toronto, Everyman’s Library). Pour sa postface hugolienne à l’album Ouragan, L’Odyssée d’un vent (Actes Sud Junior), il a reçu le Prix du livre environnement/fondation Veolia 2016 mention Jeunesse. Il vient de publier, dans le numéro spécial Hugo de Dix-Neuf, Journal of the Society of Dix-Neuviémistes, un article intitulé « Victor Hugo proscrit et Chateaubriand mort ».
Mercredi 24 mai 2017
Lieu : Maison de Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry
• 15h30 : Film
Projection du film Faust, une légende allemande, réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau (Allemagne, 1926), avec Gösta Ekman, Emil Jannings, Camilla Horn, Yvette Guilbert, William Dieterle…
Film en version originale sous-titrée
Projection précédée d’une présentation par Laura Laufer, critique de cinéma, chargée de cours au département cinéma de l'Université de Bordeaux III, et par Marc Emmerich, doctorant à l'Université Friedrich Schiller d'Iéna
(voir le descriptif à la date du 17 mai, 15h00)
Autre séance : mercredi 17 mai à 15h00
• 18h30 : Soirée de clôture : Vers le romantisme
En partenariat avec la Maison des écrivains et de la littérature
Projection du documentaire de Christine Baudillon et François Lagarde, Les entretiens de l’Ile Saint Pierre, avec Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Christophe Bailly.
La projection sera précédée d’une lecture de la Nuit américaine de Chateaubriand et d’un extrait de la cinquième promenade des Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau.