Si "Julietta"et "Madame de.. "lui ont valu la célébrité, son œuvre littéraire a été largement occultée par sa vie sentimentale tumultueuse et ses bons mots. Une injustice que cette nouvelle exposition à la Maison de Chateaubriand compte bien réparer.

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L’écrivain et son époque ressurgissent à la Maison de Chateaubriand. Derrière la femme mondaine, l’œuvre d’une vie.


En voisine

Louise de Vilmorin (1902-1969) est née à quelques kilomètres de la Valléeaux-Loups, à Verrières-le-Buisson. Très attachée à la résidence familiale dont elle hérite avec ses frères et sa sœur en 1929, elle revient s’y installer définitivement dans les années 1950 et y tient salon en compagnie d’André Malraux dans les années 1960. C’est là qu’elle s’éteint le 26 décembre 1969, il y a cinquante ans cette année. L’anniversaire de sa disparition est l’occasion de revenir sur son œuvre. Un beau sujet pour la Maison de Chateaubriand qui, à l’instar de cette grande dame, cultive le plaisir des mots, de l’écriture, et la passion de la littérature. 

Œuvre d’une vie 

En trente-cinq années de carrière, elle est tour à tour romancière, poétesse, épistolière, journaliste, biographe, parolière, actrice, scénariste et dialoguiste de film. L’œuvre protéiforme et encore méconnue de Louise de Vilmorin a été saluée par ses pairs. Son premier roman, Sainte-Unefois, publié chez Gallimard en 1934, attire l’attention de Jean Cocteau, de Georges Auric et de Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, peintre, graveur et dessinateur. Elle laisse douze romans de son vivant, des recueils de poésie, des livres illustrés et en collaboration, plus d’une centaine d’articles de presse notamment pour Vogue et Marie Claire, des traductions, des scénarios, des milliers de lettres et une biographie de Coco Chanel (Mémoires de Coco) commencée en 1948 et parue post mortem en 1972 (rééditée en 1999).  

Inspirations

Au fil de l’évocation, portraits et catalogues de graines évoquent sa famille qui compte d’illustres grainetiers et botanistes, dont son père Philippe. On découvre sa vie, étape par étape, à Saint-Jean-de-Luz, de Las Vegas à Presbourg en Slovaquie, à Paris, en Autriche, en Alsace… Des éditions rares, illustrées et dédicacées, des lettres et des manuscrits donnent un aperçu de son processus créatif. Ils sont complétés d’affiches, de photographies, de dessins, de unes de presse ou encore d’œuvres d’art, dont des tableaux de sa main ou qui la représentent.

Dans l’intimité 

Clou de l’exposition, un salon bleu dans l’esprit de celui de Verrières. Revêtus d’un tissu bleu à fleurs blanches, rideaux et fauteuils évoquent la dernière partie de sa vie. Des objets rappellent sa collection de bibelots et d’œuvres de ses amis artistes, des objets intimes dont un coffret, un étui à cigarettes, un cendrier et un tabouret qui lui permettait de reposer son genou, donnent la sensation qu’elle vient de quitter la pièce, tel un hommage posthume à l’écrivain comme à la femme du monde.  

La Maison de Chateaubriand expose l'oeuvre de Louise de Vilmorin from Département des Hauts-de-Seine on Vimeo.


En savoir plus 

Exposition « Une vie à l'oeuvre : Louis de Vilmorin (1902-1969) »
Du 19 octobre 2019 au 15 mars 2020 
Visites libres : du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 13h à 18h30 (en octobre)
Tarif : 5 € - Tarif réduit : 4 € (accès à l’exposition et au parcours permanent de la Maison de Chateaubriand)
Visites guidées :  Tarif : 7 € - Tarif réduit : 6 € .
+ Avec un conférencier de la Maison de Chateaubriand (45 min) :
- exposition seule : un dimanche par mois à 16h de novembre à mars
- parcours permanent et exposition : du mardi au samedi à 16h
Animations : lectures, ateliers, projection de films, colloque... consultez le programme complet