Haut lieu d’histoire et de création, la maison de Chateaubriand est une maison d’écrivain patrimoniale, dédiée à Chateaubriand et au romantisme, hospitalière à tous les publics et ouverte aux auteurs contemporains.

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© CD92/Willy Labre

Quelques dates

1699
Le hameau d’Aulnay (sur lequel est située la Vallée-aux-Loups) est acquis par le duc du Maine, fils aîné de Louis XIV et de Mme de Montespan.

1783
Sur ce hameau, André-Arnoult Acloque achète une pièce de terre d’une quinzaine d’arpents (7 000 m²), plantée de châtaigniers. Il y fait construire une maison – le corps principal de la maison actuelle, celui où vécut Chateaubriand –, un potager, un verger et un pavillon (la future Tour Velléda).

1793-1807
Rachetée en 1793 par un médecin, la demeure passe ensuite entre les mains d’une dizaine de propriétaires successifs.

1807
C’est le 22 août 1807 que Chateaubriand et son épouse Céleste acquièrent la propriété. Ayant publié dans le Mercure de France du 4 juillet 1807 un article hostile au régime napoléonien, l’auteur a en effet été contraint de s’éloigner de Paris. Il achète donc cette modeste chaumière, « maison de jardinier, cachée parmi des collines couvertes de bois », où le couple s’installe en novembre 1807. « Le terrain inégal et sablonneux dépendant de cette maison n’était qu’un verger sauvage au bout duquel se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers, écrit Chateaubriand. Cet étroit espace me parut propre à renfermer mes longues espérances… » (Mémoires d’outre-tombe)

1807-1817
Chateaubriand passe dix années à la Vallée-aux-Loups, entre nature et écriture. Il agrémente le parc d’arbres lui rappelant sa Bretagne natale et ses voyages à travers le monde : cèdre du Liban, cyprès chauve de Louisiane, marronnier d’Inde...
Il enrichit la maison d’un portique soutenu par deux cariatides de marbre blanc et, au rez-de-chaussée, d’un escalier à double branche qui pourrait provenir d’un brick anglais.
Dans la Tour Velléda, il écrit les Martyrs (1809), l’Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), les Aventures du dernier Abencérage (1826), et surtout commence l’une de ses œuvres majeures dont la rédaction durera plus de trente ans, les Mémoires d’outre-tombe.

1817-1818
À la Restauration, Chateaubriand est radié de la liste des ministres d’État à la suite de la publication de son pamphlet De la monarchie selon la Charte (1816). Il est contraint de vendre d’abord sa bibliothèque, puis sa propriété en 1818. Après l’échec d’une mise en loterie, c’est le duc Mathieu de Montmorency qui devient propriétaire en juillet 1818.

1818-1826
Mathieu de Montmorency augmente la maison d’une aile troubadour et d’une chapelle, et reçoit en ces lieux Juliette Récamier.

1826-1858
À la mort de Mathieu de Montmorency (1826), la duchesse de Montmorency laisse la propriété à sa fille, qui avait épousé Sosthènes de La Rochefoucauld-Doudeauville (père).

1859
À la mort de la duchesse de Montmorency (1858), la propriété passe à Sosthènes de La Rochefoucauld-Doudeauville fils, qui y adjoint une seconde aile et acquiert le bois de la Cave.

1895
Sosthènes de La Rochefoucauld-Doudeauville cède la propriété à son fils, Armand de La Rochefoucauld-Doudeauville, duc de Bisaccia.

1914
Le docteur Henry Le Savoureux, médecin aliéniste, achète la propriété et y établit une maison de repos. Fervent chateaubriandiste, il y crée en 1930 la Société Chateaubriand et y constitue un important fonds (livres et gravures) consacré à l’écrivain. Avec son épouse Lydie Plekhanov, elle-même médecin, il accueille un salon littéraire où se rencontrent écrivains et artistes : Félix Fénéon, Henri de Régnier, Julien Benda, Paul Valéry, Paul Léautaud (qui mourra à la Vallée-aux-Loups en 1956), Édouard Herriot, la poétesse Anna de Noailles, Jean Paulhan, la princesse Bibesco, le peintre Jean Fautrier, Saint-Exupéry, etc.

1939
Le docteur Le Savoureux obtient le classement du site de la Vallée-aux-Loups (2 octobre).

1958
Le docteur Le Savoureux cède la propriété en viager à la Fondation Rothschild. Son épouse en conserve l’usufruit.

1961
Décès du docteur Le Savoureux.

1967
Le Conseil général des Hauts-de-Seine rachète la propriété et procède à d’importants travaux de restauration, recréant l’atmosphère romantique d’une demeure du XIXe siècle.

1978
Décès de Mme Le Savoureux.

1978
Les bâtiments et le parc sont classés aux Monuments historiques.

1987
La maison ouvre au public (juin).

2011
La maison de Chateaubriand reçoit le label « Maison des illustres ».